Histoire des arts, 15/12/10.

Publié le par L1 Infocom, Cru 2010/2011.

 

L'espace de l'image et l'espace de l'art ne font qu'un, ou vous êtes dans l'espace de l'image ou vous n'y êtes pas.

[...]

Façon d'entrelacer le geste artistique et les fragments de la réalité. Il est à l'origine d'un mouvement puissant propre à l'art contemporain, qui est de travailler directement dans le monde réel. On est donc très proche de la notion d'installation. L'oiseau dans le tableau peut être considéré comme un retour du réel puisqu'il donne l'impression de quitter le tableau pour entrer dans la réalité.

C'est un artiste extraverti (tout le temps tourné vers l'extérieur du point de vue psychique) opposé au tempérament introverti qui correspond aux gens renfermée, tournée sur leur vie intérieure.

 

Piste sur un art conçu sur sa personne, s'interroger sur son être conscient. Un art de l'inquiétude, de l'angoisse, du sentiment.

 

Oeuvre n°28 : « Autoportrait à la fourrure » de Albert Durer (1500).

 

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Plus grand peintre de la renaissance, dans cette toile l'artiste s'est donné les attributs du Christ (longue chevelure, etc). Il se désigne lui même avec son index comme étant l'auteur du tableau ainsi qu'à l'aide des inscriptions qu'il a effectué dessus également. Son autoportrait montre une affirmation de soi.

 

Les choses évolueront ensuite vers un art beaucoup plus « saturnien » (terme vient de saturne, dieu des inquiétudes et qui est associé au plomb).

 

Oeuvre n°29 : « Autoportrait » de Rembrandt (1665).

 

Autoportrait qui date de la fin de la vie de l'artiste. Il a connu beaucoup d'évènements tels que la richesse, pauvreté, la vie, le deuil, etc. Il est touché par une très profonde inquiétude métaphysique. L'homme du 17è siècle est inquiet du devenir de l'âme humaine. Il ne fait pas une peinture qui l'embelli et se représente comme un être tremblant et misérable. On peut faire un rapprochement entre cet autoportrait et une autre de ses peintures « le boeuf écorché ». Il voit à travers ce boeuf la destinée humaine, c'est à dire, que nous sommes peu de choses. Certaines de ses oeuvres peuvent être rattachées à un art de la noirceur ou du sordide.

 

Oeuvre n°30 : « Saturne ou Saturne dévorant ses enfants » de Goya.

 

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Sorte d'allégorie du temps avec ce Dieu qui dévore sans cesse sa propre descendance. L'artiste a été atteint de surdité et il s'enferme alors dans son monde qu'il n'exprimera que par la peinture (série des peintures noires).

La facture du tableau ici compte autant que le sujet. Il a une manière moderne d'affirmer le geste pictural et les traces de pinceaux sont très visibles. Importance de l'aspect iconique (l'image).

 

Oeuvre n°31 : « Autoportrait » de Van Gogh (1889).

 

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Il était atteint de la syphilis (non guérissable à l'époque) dont le dernier stade plongeait dans un état de démence et de folie. Il est mort d'un suicide en 1890.

Ce tableau date de la période de grand basculement ou il va être régulièrement interné et pris en charge. Les motifs entourant son autoportrait sont des motifs psychotiques. C'est un tableau intimidant lorsqu'on lui fait face dans la réalité. Ce caractère vertigineux de l'espace sera aussi retrouvé dans les oeuvres d'un autre artiste. Il s'agit de Munch.

 

Oeuvre n°32 : « Le cri » de Munch (1893).

 

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65cm de hauteur.

 

Il faisait toujours plusieurs versions de ses oeuvres en dessins, peintures. Il va être un des premiers artistes à suivre une psychanalyse (qui apparait à cette époque justement). Il sera alors soulagé de sa névrose et ses tableaux seront plus apaisés par la suite. On est dans un art qui explore la face sombre de l'âme humaine et son existence.

 

Oeuvre n°33 : « Autoportrait » de Francis Bacon (1973).

 

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Artiste scandaleux et d'esprit marginal qui était peu sérieux. Il affichait son homosexualité avec scandale alors qu'il était britannique (forte pression sociale contre cela chez ces derniers). Au départ il n'est pas peintre mais photographe. Il sera très vite intéressé par le fait de traiter la figure humaine à l'aide d'une pâte totalement plastique. La photographie ne permet pas de modifier les visages contrairement à la peinture. Il va alors faire des expressions allant jusqu'à la cruauté. En général, les décors qu'il peint son vide, très peu chargés, simples. La géométrie de l'espace a par contre quelque chose de non « euclidien ». Il plonge le spectateur dans un univers froid et vertigineux. Ses personnages sont toujours vêtus de manière simple, en revanche, toutes les parties charnelles deviennent de la viande. La peinture est alors un miroir non complaisant que l'homme se tend à lui-même.

 

C'est une peinture contemporaine de son temps qui représente le monde de son temps. Il a eu une relation assez forte avec le petit fils de Sigmund Freud, Lucian Freud qui était peintre également.

Il déclare qu'un homme est d'abord de la chaire, un squelette, etc. Il doit assumer cette vision de la vie. Bacon met en avant un réalisme cruel.

 

C'est un artiste britannique qui illustre parfaitement l'extraordinaire réveil de l'art britannique. Bacon introduit une espèce d'audace radicale dans sa peinture, de sorte à sortir l'art britannique de sa timidité. Ce développement a souvent donné lieu à des démarches audacieuses, humouristiques.

 

Oeuvre n°34 : « Self » de Marc Quinn (1991).

 

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Dispositif rectangulaire avec une tête dans la boite de verre. La cloche de verre protège la tête avec un système réfrigéré. L'artiste a prétendu qu'il avait moulé sa propre tête avec son propre sang. L'artiste fait un pas de plus vers l'idée d'un art assez sinistre (même si il y a aussi une part d'humour).

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